[RP] Dirty Little Secret...

C’était une fin d’après midi calme, le soleil de pandora se couchait paisiblement et le ciel avait cette couleur nacrée que l’on ne pouvait observer sur Terre.
Gray s’était étendu sur l’herbe à l’ombre d’un arbre et mâchouillait une brindille, l’air rêveur.
Ifi venait de finir de donner le bain à Thoto, son T shirt encore un peu humide lui collait à la peau et laissait entrevoir les courbes de son corps doux et délicat.
Elle regarde à droite, à gauche, comme pour chercher quelqu’un, une amie… mais il est vrai que Narbheuk est partie la veille avec Iran Maoi et NéMo.
Ah ! que l’air est sucré et agréable, ici.
Faute de mieux, elle rejoint Gray ; lentement, elle s’approche, furtive, fine, légère, gracieuse, pour ne pas arracher son ami dans sa méditation.

Ifi ?

Ah tu m’as entendue…

Immobile, avec le même air rêveur, le jeune homme continua :

Evidemment, tu tombes bien, il fallait que je te parle.

Je t’écoute.

Bin, tu vois, je me suis dit que mâchouiller un brin d’herbe, ça me donnerait un air cool mais j’ai l’impression qu’en fait, la plante que j’ai dans la bouche est toxique, parce que depuis une heure, je sens plus mes lèvres et j’ai l’impression que ma langue est enflée…

Ahhh mais crache ça imbécile !!! Crache !! Tu veux mourir ou quoi ?? Baisse ton fute, je vais te faire une piqûre !

…

Alala, j’y crois pas… quel crétin ! T’es conscient que t’aurais pu mourir ? T’es vraiment insouciant parfois…

Hahaha, ça te va bien de me dire ça… tu te fais du souci pour moi ?

Dis pas de bêtises…

Dis, Ifi, on n’a jamais eu vraiment l’occasion de parler tous les deux…

Qu’est ce que tu racontes ? On se parle tous les jours.

Non, ce que je veux dire, c’est de VRAIMENT parler… je veux dire… avant de venir ici, je ne sais rien de ta vie, d’où tu viens ou quoique ce soit…

Un long silence suivit, Ifi regardait Gray avec de grands yeux, comme si elle ne s’attendait pas à ce genre de commentaire venant de lui, ou comme si elle avait quelque chose à cacher, ou peut être les deux…
Tous le monde à un lourd passé ici, et jamais personne ne pose aussi directement ce genre de question aussi gênante ; malgré tout Gray attendait une réponse…

- Parler de mon passé? Hum oui si tu veut... Mais c'est vraiment rose se que j'ai vécu... Je te la fais longue comme sa c’est fait et après c’est à toi.

Ifi s'assoie prés de Gray les jambes repliées sous elle. Elle attrape un brin d'herbe qu'elle manipule dans tous les sens, pendant qu'elle se perd peu à peu dans sa mémoire. Le son de sa voix se fait plus triste bien qu'elle en parle avec un certain détachement.

- Jusqu’as l'age de 16 ans tout allé bien. Né d'une bonne et riche famille japonaise, j’étais la petite fille comme il faut, mignonne, bosseuse, docile... Ils étaient vraiment fier de moi...

A l'école, j’étais vraiment la petit bourgeoise, timide avec un balai dans le cul. Complètement à l'ouest, j'avais quelques copains mais pas d'amis, je ne comprenais pas la mentalité des autres filles qui parlé tout le temps de mec, de fringues et de toutes ses conneries... Et un soir que je rentrais à pied toute seule, je suis tombé sur une bande de connard de ma classe, il m'attendais peut-être, ils disaient qu'ils voulaient juste jouer un peu, se que j’ai compris trop tard c'est que c'était avec moi et à trois contre moi, je te laisse imaginer le reste, heureusement c'était des rapides...

Et après sa c'est passé très vite, je rentre, on me traite de traîné, on m'insulte, on me frappe. Et plus tard dans la soirée, ils me balancent dans un quartier pauvre par la portière de la voiture, avec quelques billets en poche, pour eux je n’existais plus et n’avais jamais existé. Dés le premier soir, j'ai cru que je ne tiendrais pas une semaine. Heureusement, j'ai rencontré un vieux clochard qui s’appelait Pépé, je suis resté pour lui tenir compagnie, le faire rire, lui permettre de récupérer plus d’argent quand on mendier, le mettre à l’abri quand il était trop bourré en hiver, j’étais devenu comme sa femme.

Et puis un soir lorsque je revenait de faire les poubelles d’une réception chic où j’avais récupéré deux bouteilles de vin pour Pépé, je me suis fait attaquer par derrière, j’ai juste eu le temps de voir les bouteilles s’éclater au sol avant de m’évanouir. A mon réveil, j’étais attaché au mur avec une autre fille, complètement nues, dans une pièce aux murs blancs rembourrés genre hôpital psychiatrique mais avec une table recouverte d’objet bizarre. Au bout d’un moment, un type est rentré dans la pièce et nous tout expliqué. Je venais de tomber sous les griffes d’un groupe de mafieux qui vous permet de faire se que vous voulez si vous y mettez le prix, c’est malheureusement tombé sur moi et l’autre fille… Sa à duré deux jours complet avec cinq pervers. Après, ils m’ont mis dans un bar à pute comme serveuse. Et dés que j’ai appris qu’il y avait un voyage pour ici, j’ai tout fait pour venir ici. Et maintenant me voila.

*Elle soupir et reste silencieuse un instant, le regard perdu dans le vide.*

A croire que j’ai eu que des problèmes de cul… Enfin bref ! Maintenant, c’est terminé !

Allez à ton tour, raconte ton histoire ! Et tu l’as rencontré comment Leda ?

Ca n'avait absolument aucun sens...
Comment une fille qui a vécu les pires horreurs pouvait encore garder un si large sourire ?
Gray ne soufflait pas un mot pendant qu'elle parlait... ou plutot il n'y parvenait pas...
A mesure qu'elle racontait son histoire, il voulait lui dire, l'interrompre, lui hurler que jamais plus elle ne revivrait cela tant qu'il serait en vie, et puis l'étreindre de toutes ses forces, l'étreindre doucement, et la laisser s'endormir dans ses bras comme le premier soir, mais il n'y parvenait pas...



Il se voulait rassurant, grave et puissant...



... il était figé, faible, délié et lâche...



... dans sa tête la voix d'Ifi résonnait avec lourdeur et tristesse...



... pire que tout, les larmes ont commencé à couler le long de son visage, sans qu'il n'y puisse faire quoi que ce soit...



... il détournait la tête... si faible...



"Arrete Ifi... n'en dit pas plus... " se disait il...



"... Je t'en prie..."

Son récit lui arrachait le coeur, et il ne pouvait rien faire pour l'empecher de saigner, il souffrait à sa place, mais il se devait de la rassurer.
Quel terrible sentiment que celui de l'impuissance...
Sa raison lui disait tout ce qu'il devait faire, mais il était enchainé par ses émotions...
Il fallait qu'il se réveille et agisse.
Sans trop comprendre pourquoi, il se leva, sans un bruit, se mis face à au tronc de l'arbre qui les protégeait, et en attendant qu'elle finisse sa dernière phrase, il arma son poings...

...Allez à ton tour, raconte ton histoire ! Et tu l’as rencontré comment Leda ?

A ce moment, il frappa de toutes ses forces contre le corps de l'arbre, si fort que l'on entendit successivement tous les os de son bras droit, du poignet jusqu'à la clavicule, craqueler, son poing était alors couvert de sang...

HIIIIIIIIIIIII ??!!!!!!!

Elle se précipita vers lui, pris sa main avec douceur et sollicitude et tandis qu'elle tentait de s'exclamer, il l'enlaça de son bras encore valide et lui murmura à l'oreille.

"Hors de la nuit qui me couvre, noire comme le charbon, je remercie dieu, quoi qu’il puisse être pour mon âme inaliénable"

Hein? mais que... ton bras...

Ne crains rien, je ne suis pas fou, il fallait simplement que je me réveille sinon je n'aurais plus été digne d'être un homme...
Je n'arrive pas à croire que tu puisses encore t'inquieter pour quelqu'un aprés tout ce que tu as vécu...
Dorénavant, plus personne ne portera la main sur toi, tant que je serais en vie...
Je te le promets...